Ouvrir un salon de thé

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Gourmande par nature, j’ai toujours été attirée par les pâtisseries et les viennoiseries. Petite, j’enviais la fille des boulangers car j’imaginais qu’elle pouvait manger des pains à chocolat à volonté. Tant et si bien que le premier métier que j’ai souhaité exercer était le métier de boulangère. Découvrez mon parcours qui m’a permis d’ouvrir un salon de thé.

Un parcours scolaire sans faute :

Elève plutôt studieuse et consciencieuse avec une année d’avance, mon parcours scolaire semble sans embuche. Lorsqu’arrive la question de l’orientation, c’est une autre paire de manches. Il y a une trentaine d’années, devenir : pâtissière, cuisinière ou boulangère ne me vient même pas à l’esprit. A l’époque , ces métiers sont « réservés » aux élèves en difficulté. Je ne le réalise pas encore mais la pâtisserie est une passion. Mon cours préféré au collège était le cours de cuisine de Mme Cloche en 6ème (au lycée Paul Bert de St Mandé). Et oui ! Les cours de travaux manuels comprenaient des cours de cuisine. Les activités manuelles me détendais, et je pense qu’elles canalisaient mon stress et mes angoisses (qui n’étaient pas encore exacerbés).

L’amour de la pâtisserie :

A la maison, le petit plaisir de la semaine était le gâteau du dimanche. Avec mes frères et soeurs nous pouvions choisir notre petit gâteau individuel que mon papa allait chercher chez le boulanger. Personnellement, j’avais un petit faible pour la religieuse au chocolat, ce qui sera à l’origine de mon obsession pour la pâte à choux. Je pense que dès l’âge de 13 ans j’ai tenté la pâte à choux. J’ai mis quelques années avant de la maîtriser. Il n’y avait pas encore internet et l’accès aux recettes professionnelles était compliqué. Je me rappelle avoir été chez Gibert Jeune pour trouver un livre de CAP boulangerie et pâtisserie.

Le déclic :

Bac en poche, je me lance dans le droit. Comme aimait à le rappeler ma maman : « le droit mène à tout » et ce n’est pas aujourd’hui que je vais la contredire. Malgré un double DEUG passé brillamment, je commence à me renseigner pour changer de voie et devenir boulangère. Entre temps, je rencontre mon futur mari. Mon changement d’orientation ne devient plus une priorité, voir ne devient plus un sujet. Après un DEA en droit privé, un mariage et 3 enfants, je réponds à une annonce d’émission télévisée. L’émission s’appelle « oui chef » et révèlera un certain Cyril Lignac. Je suis convoquée pour participer au casting et je passe toutes les étapes exceptées la dernière. J’avais été pourtant transparente sur le sujet. Dès le 1er jour de casting j’avais bien compris que je n’étais pas forcément à l’aise avec l’exposition médiatique. Cette expérience a été toutefois, une révélation !!

Mon projet : ouvrir un salon de thé

Avant tout, mère de famille et épouse, je souhaitais concilier ma vie professionnelle et ma vie personnelle . je vais ouvrir un salon de thé. A l’époque, j’ignore si c’est encore le cas aujourd’hui, un CAP pâtisserie était obligatoire pour produire et vendre des pâtisseries. En glanant des informations ici et là, je décide dans un premier temps de passer mon CAP en candidate libre. En cas d’échec je m’inscrirai dans une école. Je travaille dans un collège à mi-temps, ce qui me laisse du temps pour m’entrainer. Je crois que mes enfants ont beaucoup apprécié cette année d’étude même s’il y a eu quelques loupés. Après une année intensive en pains au chocolat, tartes et entremets je réussis à décrocher mon CAP. Je suis tellement fière et je sens que mes parents le sont, malgré les quelques réticences du début.

L’aboutissement d’un rêve :

CAP en poche, mon projet se concrétise mais suis-je vraiment prête ? J’ai effectué des stages de quelques jours dans plusieurs pâtisseries pour préparer mon examen mais aurai-je la condition physique et mentale sur la durée ? Avant de me lancer je souhaitai avoir une véritable expérience pour connaître toutes les facettes du métier : responsable rayon boulangerie Monoprix pendant 1 an, 3 ans dans un restaurant-salon de thé parisien. Enfin, je me sens prête. Après 6 mois de recherche, mon associé (mon frangin préféré) et moi, trouvons un local qui nous convient dans le 12ème à Paris. Il a fallu quelques petits travaux, l’élaboration de la carte et en Août 2016, nous avons pu ouvrir « Le Jolant ». Des soupes, des tartes, un plat du jour différent chaque jour, des pâtisseries et un brunch au top, le marathon commence.

Bilan de l’ouverture de mon salon de thé :

Le rythme est très soutenu, 70 heures par semaine, travail le week-end. Vive le métier passion où l’on ne compte pas ses heures pour un salaire minimum !!! Expérience épuisante mais gratifiante, formatrice mais très stressante et expérience unique et inédite : le COVID. Nous nous étions fixés des objectifs que nous avons atteint en 2 ans et beaucoup de retours positifs, notamment sur ma fameuse tarte au citron. Je suis très heureuse d’avoir été au bout de mon rêve. Si je ne l’avais pas fait, je l’aurai regretté. Ouvrir mon salon de thé m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi, mes capacités et surtout mes limites. Après 6 ans, l’aventure a pris fin volontairement : l’envie de quitter Paris, de vivre de nouvelles expériences et de reprendre un rythme de vie raisonnable.

Mon conseil :

Suivez votre petite voix intérieure mais préparez-vous ! Je ne regrette absolument pas cette expérience. Si vous voulez vous lancer dans cette aventure, rencontrez des gens du métier, faites des stages. Aujourd’hui, il me semble que les stages sont obligatoires même pour le CAP passé en candidat libre.

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